Cette page est dédiée à Monsieur Jean-Claude Habrial, (+ 2023), ancien maire de Saint-Hilaire-la-Croix, et fidèle ami de la Cathédrale…
Cette page est dédiée à Monsieur Jean-Claude Habrial, (+ 2023), ancien maire de Saint-Hilaire-la-Croix, et fidèle ami de la Cathédrale…
Deux prieurés ont été fondés à cet endroit au début du XIIe :
En 1324, l’annexion du prieuré de Saint-Hilaire se fit au profit du Lac-Roy.
Les troubles de la guerre de Cent ans provoquèrent la fortification du prieuré : douve, pont-levis, échauguettes, tours de défense.
En 1678, le prieuré devient la propriété des pères lazaristes de Paris qui nomment le curé de la paroisse.
Saint-Hilaire est la paroisse, tandis que le prieuré demeure au Lac-Roy. En 1690, l’église paroissiale devient Sainte-Madeleine, patronne et titulaire de l’église du prieuré
À la Révolution, les biens du prieuré sont vendus comme biens nationaux. Seuls l’église et le bâtiment principal restent Biens communaux.
Après la Révolution et la signature du Concordat, l’église devient paroissiale.
L’église est un édifice roman du 12è siècle, accolée aux bâtiments de l’ancien prieuré.
De l’édifice initial du XIIe subsiste : le pignon Ouest, les murs latéraux de la nef et certains murs du transept. Le chevet, les absidioles et l’intérieur de la nef ont été rebâtis à la fin du 12è siècle. Le portail nord et la partie sud ont pris place dans les anciens murs latéraux également à la fin du 12è siècle.
L’église évoque les églises d’Aquitaine, tant par les sculptures que l’architecture, et n’a pas beaucoup de rapport avec le reste des églises d’Auvergne. On peut rapprocher les sculptures des enluminures de l’ouest : griffons, rinceaux, oiseaux.
La nef, voûtée en berceaux brisés, est de quatre travées, encadrée de bas-côtés. Les bras du transept sont voûtés en berceau, mais la croisée est voûtée d’ogives.
Le chœur est profond avec abside et travée droite carrée.
L’arc triomphal est à double rouleaux brisés, et les colonnes présentent des chapiteaux mais sont arrêtées à mi-hauteur par des culots à encorbellement.
Le portail nord, en calcaire de Chaptuzat, est encadré par deux piliers cannelés de style bourguignon, huit colonnes, son tympan est pylobé et une archivolte extérieure l’entoure, sculptée de palmettes et de 7 personnages dont peut-être Marie Madeleine. Les 8 colonnes supportent 8 chapiteaux sculptés.
Un autre portail au sud, donnant aux bâtiments du prieuré, possède un tympan plein cintre représentant le repas de Jésus chez Simon le pharisien avec Marie Madeleine aux pieds de Jésus.
Chapiteaux, peintures murales
A l’extérieur de l’église, se remarquent de beaux chapiteaux, oiseaux et monstres avec entrelacs
A l’intérieur, le plus célèbre est la danseuse et le joueur de viole. On ne retrouve pas les thèmes favoris auvergnats : le châtiment de l’avare, le singe cordé, ou les atlantes. Les culots ou les engoulements de colonnes ne sont pas fréquents en Auvergne…
Il y a plusieurs groupes de chapiteaux : 6 dans les baies de l’abside : (entrelacs, volutes, deux lions encadrant un personnage), ceux de la travée droite du chœur, et de la croisée du transept, et enfin ceux de la nef et des bas-côtés. Les personnages sont disproportionnés, avec des têtes immenses. A l’entrée du chœur, deux oiseaux boivent dans un calice, préfigurant l’Eucharistie, mais ce ne sont pas les griffons habituels en Auvergne. Au nord-ouest de la croisée, une danseuse danse au son d’une vielle.
Enfin, les gueules avalant les colonnes, ou engoulements, sont remarquables.
Vitraux
Ils sont du XIXe, de l’atelier d’ Antoine Champrobert (1834-1902), peintre verrier français de Clermont-Ferrand, actif de 1862 à 1902 et successeur de Thévenot.
Quatre baies représentent le Sacré-Coeur, saint Hilaire, saint Joseph, et le Cœur sacré de Marie. Une date indique 1875.
Très abimés, ils ont été restaurés en 2018 par le verrier Marc Bertola de Vichy.
Mobilier
Peu de statues subsistent, à part une très belle sainte Marie-Madeleine redécouverte en 1949, lors d’une mission prêchée par l’abbé Craplet. Elle est en calcaire d’Apremont-sur-Cher, et Jacques Baudoin l’attribue au Maître de Bourbon au début du XVIe siècle. Elle a été restaurée par Pabiot en 1978.
Signalons saint Roch, une Piéta, saint Hilaire, un apôtre, une Vierge à l’Enfant.
Un crucifix néo roman est une œuvre contemporaine d’Yves Morvan en 2006.
Sources
Anne Courtillé, « L’église Sainte-Madelaine à Saint-Hilaire-la-Croix », in Congrès archéologique de France, 2000, p. 411-420 (en ligne)
Bruno Phalip « Auvergne romane », Faton, 2013
A.G.Manry « Histoire des communes du Puy de Dôme »
Notes Craplet
Jean-Claude Habrial « Le prieuré et l’église du Lac-Roy, architecture, transformations, restaurations », Les amis du prieuré de Saint-Hilare-la-Croix, 2023