L’Ascension

À chaque messe, après la consécration, le prêtre prononce l’anamnèse, d’un terme grec qui signifie mémoire,
parce qu’elle rappelle les mystères conjoints de la Passion, de la Résurrection et de l’Ascension.
Ainsi, ces trois mystères sont les résumés de l’histoire du Salut.

Deux évangélistes seulement évoquent le moment où le Christ monte au ciel, saint Marc et surtout saint Luc : celui-ci commence les Actes des Apôtres par l’évocation de l’enlèvement au Ciel du Christ.

Ce moment rappelle deux passages de l’Ancien Testament : les deux disparitions d’Elie, et d’Enoch (2R2, Gn5, 23).

Enoch et Elie furent des signes précurseurs de l’Ascension du Christ. Le Seigneur eut donc des prophètes et des Témoins de son Ascension : l’un devant la Loi, (Enoch), l’autre sous la Loi (Elie), avant de venir un jour lui-même, lui qui vraiment pouvait pénétrer les Cieux. Et le mode de leurs deux ascensions se distinguent dans le récit de l’Ecriture : car Enoch fut « transféré »,( Enoch11, 15) , mais Elie « emporté », annonçant celui qui dans la suite ne serait ni transféré ni emporté, mais pénètrerait le ciel éthéré par sa propre puissance. (Commentaire de Grégoire le Grand, Homélie sur Mc 16, II, 29, 6)

A la cathédrale, plusieurs médaillons du début du XIIIe siècle représentent l’Ascension. Dans la chapelle Saint-Anne, se trouve le récit de la Passion, récit typologique comme nous l’avons déjà expliqué. (voir les pages sur la semaine sainte)

La première image est une entrée triomphale au ciel ; le divin vainqueur de la mort s’élance vers le ciel, chargé de sa Croix,  pour pouvoir partager ensuite les dons spirituels qu’il communique à son Église. Malheureusement, ce médaillon est très restauré : la tête du Christ est un emprunt à un autre personnage, seule la composition générale est respectée. Deux anges accompagnent la montée du Christ vers son Père. De sa main gauche, il bénit ses disciples : « et il arriva, pendant qu’il les bénissait, qu’il se sépara d’eux (Lc, 24, 50) »

Le Ciel est évoqué par le cercle entouré de nuées.

médaillon gothique, cathédrale de Clermont, l'Ascension

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cathédrale de Clermont, médaillon gothique, typologie de l'Ascension

 médaillon gothique, typologie de l’Ascension

La seconde image est une allégorie, si possible, plus belle encore : le Fils, sous la forme d’un aigle, rentre dans la maison paternelle ; il s’élance vers le Soleil, lui qui est le seul à pouvoir le regarder en face. Le Christ ressuscité demande l’entrée (le rétablissement dans sa gloire) pour lui et pour l’humanité rachetée, qui est évoquée sous la forme d’aiglons qui suivent leur « tête ». Cette typologie se retrouve dans plusieurs verrières du XIIIe…

Dans la même chapelle, l’Ascension est évoquée par l’autre aspect du mystère : le Christ nous quitte, et nous nous retrouvons seuls….les apôtres sont deux par deux, et désignent le Ciel. Nous ignorons comment ces médaillons étaient placés à l’origine, dans les fenêtres romanes. Les scènes suivantes sont celles de la Pentecôte : non, le Christ ne nous laisse pas, mais « Je m’en vais maintenant auprès de Celui qui m’a envoyé, et aucun de vous ne me demande : “Où vas-tu ?”Mais, parce que je vous dis cela, la tristesse remplit votre cœur. Pourtant, je vous dis la vérité : il vaut mieux pour vous que je m’en aille, car, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai. (Jn 16, 5-7) »

 

cathédrale de Clermont, médaillons de l'Ascension

cathédrale de Clermont, médaillons de l’Ascension