La nef

Dieu se révèle, en ses palais, vraie citadelle.
(Ps 47, 04)

 

La construction de la cathédrale  fut interrompue au XIVe quand elle parvint au contact des tours romanes. Elle demeura ainsi cinq siècles, avec seulement trois travées, l’Auvergne subissant des épreuves qui l’appauvrirent terriblement : Grande Peste, guerre de Cent Ans, guerres de Religion. Les embellissements se firent donc seulement à l’intérieur du bâtiment, mais ne survécurent pas à la Révolution.

plan_nef_1 Ce fut seulement au XIXe que Viollet-le-Duc acheva le bâtiment, en ajoutant une travée dans la nef centrale et les collatéraux sud, et deux dans ceux du nord. Les travaux durèrent 20 ans, de 1864 à 1884. Trois grosses piles supportent les grandes tours ; dans l’axe du bâtiment se trouve l’arc en plein cintre du narthex portant la tribune de l’orgue. Au-dessus de l’orgue, la pauvreté des couleurs et du dessin de la rosace fait ressortir la beauté de celles du transept.

Deux nefs collatérales flanquent la nef principale. Le vaisseau central a une largeur de 11,70m et une hauteur de 28,70m. Les deux nefs collatérales sont voûtées à mi-hauteur. L’élégance des colonnettes, groupées par cinq, qui rejoignent d’un jet unique les nervures des doubleaux et des ogives de la voûte augmente l’impression de hauteur. La longueur de la nef et du transept est de 47m.

Les chapelles contiennent des autels et statues très hétéroclites : dans la première chapelle au sud, à côté des tombes de chanoines du XIVe siècle, on trouve les statues fin XVIIe de saint François de Sales et sainte Jeanne de Chantal provenant  du couvent de La Visitation ; à côté, on peut voir une statue du XXe de saint Expédit, œuvre du sculpteur ponot Dominique Kaeppelin.

plan_nef_2Le chemin de Croix, très original,  est une commande du chanoine Clément, archiprêtre de la Cathédrale, qui a en 1972 demandé à Madame Fabri-Conti de sculpter un nouveau chemin de Croix, en y plaçant des personnages contemporains. On peut ainsi reconnaître le général de Gaulle, François Mitterrand, Jackie Kennedy, Alexandre Soljenitsyne… et également l’abbé Clément!

Peu de verrières historiées illuminent la nef et les quatre bas-côtés ; la majorité des chapelles latérales sont éclairées par des  panneaux de verres blancs. Deux verrières hautes, très remaniées, présentent des restes anciens du XVe : une donnée par Jacques de Comborn, évêque de Clermont de 1445 à 1475, où l’on reconnaît l’apôtre saint Jacques, et une autre représentant trois saints.

Le vitrail le plus remarqué de la nef,  situé sur le bas-côté nord, a été installé en 1877 : il représente le mariage de Philippe-le-Hardi et le don des reliques par saint Louis, par Charles des Granges. Le mariage avait été célébré dans la cathédrale en 1262, et le verrier l’a représenté avec beaucoup d’imagination, installant au premier plan Philippe le Hardi et Isabelle d’Aragon, et, plus loin, sous un dais, le roi saint Louis et sa femme Marguerite de Provence. Les personnages de la cérémonie du mariage sont des portraits de notables clermontois de l’époque de vitrail, l’évêque étant Mgr Féron.

Le don de reliques par saint Louis est figuré de façon encore plus fantaisiste ; saint Louis avait fait don en 1269  à l’évêque Guy de la Tour de reliques de la Passion du Christ, et de reliques de Marie-Madeleine. Rien ne prouve la présence du Roi à Clermont pour cette occasion.