Maringues, église Notre-Dame

Maringues, église Notre-Dame, Vue générale
Maringues, église Notre-Dame, plan Craplet

La paroisse

En 1050, Robert de Turlande fonda à Maringues un prieuré de La Chaise-Dieu, sous le vocable de Saint-Etienne. En 1630, c’était encore un prieuré conventuel, et la cure resta à la nomination d’un prieur jusqu’à la Révolution.

L’Edit de Nantes accorda aux protestants la possibilité de tenir un prêche dans la ville (comme à Pailhat, Parentignat), contre l’avis des habitants. En 1668, il y a 14 ou 15 familles « huguenotes ». Après la Révocation en 1685, l’évêque demande la présence d’un second vicaire.

Le patronage de l’église attesté au XVIIe est à Notre-Dame, dans sa Nativité.

Architecture extérieure et intérieure

L’église se trouve sur une butte entourée de fortifications. La vue sur la chaine des Puys est superbe.

L’église romane, remaniée au XVe, comprend une abside, un chœur avec déambulatoire datant du XIIe, un transept, un vaisseau à trois nefs dont les trois travées sont voûtées d’ogives.

La nef et les collatéraux ont été construits à l’époque gothique, au XVème siècle, mais les parties que nous voyons aujourd’hui ont été largement remaniées au cours du XVIIIème siècle.  Au côté sud se trouvent des chapelles gothiques de la fin du 15e siècle.

La nef primitive était précédée d’un clocher porche élevé dans son axe, mais la chute du clocher en 1720 entraîne la destruction puis la reconstruction de la nef. Clocher et décor intérieur du 19e siècle (1856). Un porche à portail ogival supportant le clocher moderne.

Une inscription « 1613 » retrouvée sur un des contreforts permet de supposer que des travaux de consolidation ont été entrepris autour de cette date. Mais c’est la seule trace du XVIIe.  L’église comprend alors deux clochers : un petit situé au-dessus du chœur et un plus grand près de l’entrée, au sud-ouest. En 1720 le petit clocher s’effondre et détruit une grande partie de la nef. Elle est reconstruite entre 1726 et 1733. Une tour d’horloge est ensuite installée à la place du petit clocher.

En 1702, il y a 12 autels : outre le maître autel, celui du Rosaire, de saint Roch, de la Sainte Trinité, de saint Cosme, des Trépassés, de saint Antoine, saint Thomas, la Nativité, saint Etienne, saint Jean, et Notre Dame de Pitié.

En 1723, la visite pastorale se fait dans l’église des ursulines, à cause de la « destruction de l’église parroissiale »

Après la reconstruction, en 1731, 10 chapelles, plus une non utilisée. Une chapelle est dénommée : chapelle neuve.

Enfin, en 1785, une chapelle Saint-Nicolas prouve la dévotion des mariniers, près présents à Maringues.

Maringues, église Notre-Dame, vue du chevet
Maringues, église Notre-Dame, vue du chevet
Maringues, église Notre-Dame, détail modillon
Maringues, église Notre-Dame, détail modillon
Maringues, église Notre-Dame, bas-côté nord
Maringues, église Notre-Dame, bas-côté nord
Maringues église Notre-Dame, choeur
Maringues église Notre-Dame, choeur
Maringues, église Notre-Dame, déambulatoire nord
Maringues, église Notre-Dame, déambulatoire nord
Maringues, église Notre-Dame, grille ancienne
Maringues, église Notre-Dame, grille ancienne
Maringues, église Notre-Dame, détail choeur
Maringues, église Notre-Dame, détail choeur

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Maringues, église Notre-Dame, chapiteau personnage entre feuillage
Maringues, église Notre-Dame, chapiteau personnage entre feuillage
Maringues, église Notre-Dame, chapiteau feuillage
Maringues, église Notre-Dame, feuillage et entrelac
Maringues, église Notre-Dame, cavalier
Maringues, église Notre-Dame, cavalier
Maringues, église Notre-Dame, centaure
Maringues, église Notre-Dame, centaure

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Peintures murales et chapiteaux

De nombreux sondages ont montré la présence de peintures anciennes, peut-être du XIe, sous la peinture du XIXe. Une prochaine restauration (en 2025) est prévue, et devrait procurer de belles surprises;

Les chapiteaux

Ils ont été remaniés à plusieurs époques, et complétés par des détails de plâtre (grappes…).

Dans le chœur, un seul est historié, et représente la guérison des 10 lépreux, avec une inscription : NONE DECE(M) MUNDAT(I) SUN(T) ET NOVEM UB (I SUNT) (les dix n’ont-ils pas été purifiés, où sont les neuf autres ? [Luc 17, 11-17]). Les autres ont des feuillages, parfois avec des grappes en plâtre.

Ailleurs, un chapiteau représente une tête imberbe, le corps dissimulé par une étoffe ; puis l’usurier entre deux démons, comme à Clermont-Ferrand, Brioude, Saint-Nectaire, Maringues, Saint-Myon, Chanteuges, Mailhat, Nonette. Un des démons tient l’anse de la bourse suspendue au cou, tandis que l’autre a un trident de sa main gauche.

Un chapiteau représente deux archanges tenant un cartouche avec une inscription : ANGELUS MICAEL et l’autre GABRIEL.

Un autre chapiteau figure un petit personnage entre des rinceaux. Enfin, sur le dernier chapiteau historié, on trouve deux centaures s’affrontant. Une confusion les identifie à deux minotaures, comme sur les chapiteaux de Saint-Myon, ou Besse-en-Chandesse. Leur tête a de longues oreilles et des cornes. Les inscriptions identiques indiquent : MEDIO TO RI.

Maringues, église Notre-Dame, le singe cordé
Maringues, église Notre-Dame, le singe cordé
Maringues, église Notre-Dame, le singe cordé suite
Maringues, église Notre-Dame, le singe cordé suite
Maringues, église Notre-Dame, archange Michael
Maringues, église Notre-Dame, archange Michael
Maringues, église Notre-Dame, archange Gabriel
Maringues, église Notre-Dame, archange Gabriel
Maringues, église Notre-Dame, tête sur linge
Maringues, église Notre-Dame, tête sur linge
Maringues, église Notre-Dame, damnation de l'avare
Maringues, église Notre-Dame, damnation de l'avare
Maringues, église Notre-Dame, homme avec jambes renversées
Maringues, église Notre-Dame, homme avec jambes renversées
Maringues, église Notre-Dame, homme guérison des dix lépreux (refait)
Maringues, église Notre-Dame, homme guérison des dix lépreux (refait)

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Les vitraux

Ils sont du XIXe : créations d’Emile Thibaud, comme la chaire (saint François de Sales, le don des clés à saint Pierre, saint Joseph, sainte Marguerite, le Sacré-Cœur entouré de saint Jean et sainte Marthe), de Mailhot ( la Vierge à l’enfant, une Mère des douleurs en 1889), de Baratte le martyr de saint Sébastien d’après Mantegna, une Annonciation, et un que je n’ai pu déchiffrer : le don d’un scapulaire blanc à un cardinal par une Vierge à l’enfant.

Mobilier

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Il n’y a pas de statues remarquables, et elles ont été souvent trop repeintes : sainte Marguerite (ou plutôt sainte Marthe, malgré l’inscription), Sainte Anne et la Vierge, une Vierge à l’enfant du XVIIe, saint Blaise, saint Crépinien, une Vierge à l’enfant du XVIIIe, saint Roch,  sainte Jeanne d’Arc, le Sacré-Coeur…

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Maringues, église Notre-Dame, saint Blaise

Maringues, église Notre-Dame, saint Blaise

La chaire est une œuvre d’Emile Thibaud, achetée par la fabrique en 1756. Le pied est orné des prophètes Isaïe, Jérémie, et Moïse, tandis que la cuve néogothique a la représentation des quatre évangélistes.

Deux très beaux confessionnaux du XVIIIe

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Maringues, église Notre-Dame, statue de sainte Marthe (malgré l'inscription)
Maringues, église Notre-Dame, statue de sainte Marthe (malgré l'inscription)
Maringues, église Notre-Dame, statue Vierge à l'enfant XVIIe
Maringues, église Notre-Dame, statue Vierge à l'enfant XVIIe
Maringues, église Notre-Dame, saint Roch
Maringues, église Notre-Dame, saint Roch

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Maringues, église Notre-Dame, chaire, de Thibaud
Maringues, église Notre-Dame, cuve de la chaire
Maringues, église Notre-Dame, chaire de Thibaud, pied
Maringues, église Notre-Dame, mise au tombeau XIXe
Maringues, église Notre-Dame, mise au tombeau XIXe

Une Mise au Tombeau, création du XIXe, se trouve dans une chapelle dite du Saint-Sépulcre au nord, sous une belle niche flamboyante, en plein cintre mais festonnée. Les personnages sont en bois. Ils reprennent la composition de la Mise au Tombeau du Château de Biron, acquise en 1907 par le musée du MET de New York. Une reproduction a été installée dans le château en 2023. Les personnages sont peints de façon abusive, comme beaucoup de statues anciennes l’ont été.

 

 

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Deux statues de pierre, très abimées, encadrent une porte en bois renaissance représentant des sauvages (homme et femme) : ces statues du XVI pourraient être les vestiges d’une ancienne mise au tombeau, et ce serait alors Nicomède et Joseph d’Arimathie portant le corps du Christ.

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Maringues, église Notre-Dame, Personnage AT
Maringues, église Notre-Dame, porte aux sauvages
Maringues, église Notre-Dame, porte aux sauvages
Maringues, église Notre-Dame, Personnage AT 2
Maringues, église Notre-Dame, bas relief de Jonas
Maringues, église Notre-Dame, bas relief de Jonas

Signalons aussi deux bas-reliefs en bois du XVIIe sont placés sur le sépulcre du Christ, et représentent les scènes de Jonas sortant de la baleine, et du sacrifice d’Isaac.

Enfin, en 1708, on fit réparer les grandes orgues par le « sieur Carouge », de Paris, moyennant 500 l. Il est dit « que l’organiste jouera sur le petit orgue pendant qu’on réparera le grand ». Les orgues ont disparu…

Maringues, église Notre-Dame, bas relief du sacrifice d'Isaac
Maringues, église Notre-Dame, bas relief du sacrifice d'Isaac

Sources

Manry, « Histoire des communes, arr Ambert », p 375

AD 63, visites pastorales

Michel Martin : « La statuaire de la Mise au tombeau du Christ des XVe et XVIe siècles en Europe occidentale« , Picard, 2000

Notes de Bernard Craplet, d’Henri Hours

SitePopCulture

Favreau, « Corpus des inscriptions de la France médiévale« , Favreau, 1974, p 219-220