Herment : collégiale Notre-Dame

Herment, église, vue générale

Herment, église, vue générale

Herment, église, plan Bernard Craplet

Longueur : 54m

Largeur nef : 7.2m

Largeur bas côtés nord : 4.4m

Largeur bas côtés sud : 4.5m

Hauteur : 12m

Fondation :

Vers le milieu du XIIe siècle, le comte d’Auvergne Robert III construisit un château et une église sur la butte d’Herment qui domine toute la région. Il donna les droits paroissiaux aux chanoines du chapitre cathédral de Clermont. Une nouvelle paroisse fut créée aux dépens de paroisses plus anciennes, Verneugheol, Sauvagnat et Saint-Germain-près-Herment. En 1190, le pape Clément III confirme possession de l’église cathédrale dont l’église d’Herment et ses dépendances. En 1232, le chapitre de la cathédrale fonde un chapitre autonome (un doyen, à la collation du chapitre fondateur, un chantre et huit chanoines de 1232 à 1700, puis sept). Le chapitre d’Herment présentait le curé.

Extérieur :

L’église est bâtie légèrement en contre-bas du château (détruit). Construite à contre-pente, on y descend par des marches. Bien que contemporaine de l’achèvement de Notre-Dame-du-Port et de Saint-Austremoine d’Issoire, elle appartient à l’aire culturelle aquitaine, aux espaces plantagenêts (Bruno Phalip) et présente une architecture bien différente.

Elle comporte une nef de quatre travées, un transept non débordant à chapelles orientées, une partie droite de chœur et une abside. Les parties basses sont en granite, le reste en pierre de lave. C’est une œuvre de tailleurs de pierre, totalement en moyen appareil de qualité, et d’une grande homogénéité.

L’abside est à pans. Les modillons figurés (têtes de bovins, masques humains) d’une grande truculence se retrouvent à Tortebesse. Le portail occidental, du début du XIIIe siècle est constitué de ressauts à boudins et cavets. Il était surmonté d’un auvent dont subsistent des corbeaux. La porte possède des pentures, classées M.H. où se retrouvent des têtes humaines et animales aux extrémités des barres principales.

Intérieur :

La nef est voûtée en berceau brisé, scandé d’arcs doubleaux. Les bas-côtés présentent des demi-berceaux et des arcs- diaphragmes brisés.

A la croisée du transept, une coupole sur pendentifs.

Chapiteaux aniconiques dans la nef. Historiés : de curieux combats, à la croisée et à l’arc triomphal

Mobilier :

Christ de crucifixion, classé, bois peint, fin XIIe siècle, à voir au musée national du Moyen Âge à Paris, (musée de Cluny)

Vierge de pitié, bas-relief, (60 X 100 cm), andésite, XVe siècle, phylactère avec inscription gothique. Classé.

Gisant, pierre de lave, XIIIe siècle, (87 X 30 X 55 cm), qui devait marquer l’emplacement de la sépulture d’un chanoine, exposé à la Maison archéologique des Combrailles à Voingt

L’Éducation de la Vierge, statue en bois peint, dite Notre-Dame du Rosaire, XVe siècle, dans l’église

Saint Roch, statue XVIIe siècle en bois polychromé. En 1668, Herment avait deux saints patrons : Notre-Dame de l’Assomption et Saint Roch, la ville ayant été épargnée par la terrible peste de 1631. Saint Roch est ensuite définitivement choisi comme seul saint patron. La statue est toujours portée en procession (fête le 16 août) sous la protection de gardes armés, c’est « la Bravade ».

Allégorie de la vertu, hst. début XVIIe siècle, inscrit à l’ISMH, cadre d’époque Louis XIII, dans l’église

Herment, collégiale Notre-Dame, saint Evêque
Herment, collégiale Notre-Dame, sainte Anne et la Vierge
Herment, collégiale Notre-Dame,allégorie de la vertu
Herment, collégiale Notre-Dame, Notre-Dame de Pitié
Herment, collégiale Notre-Dame, saint Roch
Herment, collégiale Notre-Dame, Marie-Madeleine ou allégorie
Herment, collégiale Notre-Dame, gisant

Chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle

A l’extrémité de la Grand’rue, ancienne chapelle de  l’hôpital des pauvres ou maison d’Herment, reconstruite par le chapitre en 1745,  se trouve la statue de Notre-Dame de pitié d’Herment, bois polychrome doré, XVIIIe siècle, restaurée en 2021-2022, grâce au mécénat de l’association des « Amis de la cathédrale et de l’art sacré » de Clermont.

Herment, Notre-Dame de Pitié

Notice rédigée par Michel Ganne

Bibliographie :

Ambroise Tardieu, Histoire d’Herment en Auvergne, 1866

Anne Courtillé,  Auvergne et Bourbonnais gothiques, les débuts, Nonette, 1990 ; dans cet ouvrage, figure une importante monographie.

Damien Berné, Revue Fines, Tome 6, Christ de crucifixion d’Herment

Michel Ganne, Revue Fines Tome 3, Un tableau inédit à Herment

Le chanoine Craplet avait pris de nombreuses photos d’Herment. Parmi celles-ci, une statue semble avoir disparu? C’est le même sculpteur qui avait taillé le saint évêque. La statue manquante représentait un prêtre à rabat tenant une croix….voici deux de ses photos :