Chauriat : église Saint-Julien

Chauriat, église Saint-Julien
Chauriat, église Saint-Julien, plan Bernard Craplet

L’église Saint-Julien de Chauriat était depuis 976 un prieuré bénédictin, dont le patron était le prieur de Sauxillanges. Ses titulaires étaient saint Julien, et en 1718 Sainte Radegonde et saint Julien. Deux autres églises existaient : Notre-Dame et Sainte-Marcelle. Le monastère de Sauxillanges disparut en 1776.

Saint-Julien n’était pas au départ l’église paroissiale, mais elle l’était lors de la visite de 1653 (1G1033). La dédicace était le premier dimanche de mars. Il y avait en 1653 déjà un tabernacle à repos. Sur l’autel de Saint-Julien se trouvaient les statues de sainte Marie-Madeleine, et de saint Romain, tandis que la statue de saint Jacques se trouvant sur l’autel de ce nom, du côté de l’épître devait être détruite. Sur l’autel Sainte Radegonde se trouvaient les statues de sainte Radegonde, et celle de saint Blaise, sur l’autel de Saint Pierre en entrant dans l’église était celle de saint Pierre, et en face de cet autel se trouve celui de saint Vincent. 

Eglise très composite. La partie la plus ancienne est celle des parties basses de la nef et des collatéraux : elle daterait des années 1050. Le transept serait des années 1150, peut-être un peu avant si l’on observe les chapiteaux.

On relève encore les races des murailles édifiées au XIVe, mais d’importantes modifications sont effectuées au XVe : la voûte de la nef est reconstruite, le chevet à fond plat remplace le chœur à chapelles rayonnantes. Elle est restaurée en 1845, et son clocher est reconstruit.

La nef comporte trois travées inégales, et elle est précédée d’une première travée, vestige d’une survivance carolingienne. La croisée du transept est de plan carré ; des chapelles orientées sont sur chaque croisillon.

Dimensions : L=38m ; largeur de la nef= 5m.

Les chapiteaux sont très nombreux, et très variés : tête d’hommes crachant des crocodiles, sirènes, jeune homme à califourchon sur un bouc, âne jouant de la lyre.

Le chapiteau le plus ancien, d’après Louis Bréhier, serait celui de la Passion : la multiplication des pains, un fragment du lavement des pieds, la cène, et les saintes femmes avec l’ange, évoquant la Résurrection. Les personnages sont raides.

Les chapiteaux de la croisée sont très curieux : hommes couchés, masques difformes…

Le maître-autel, où trône la Vierge romane, est majestueux et comporte deux volets peints. Les boiseries sont remarquables. Un dais le surmonte.

Eglise Saint-Julien de Chauriat, maître autel
Eglise Saint-Julien de Chauriat, statue de sainte Marcelle

Il existait sur le territoire de la paroisse une chapelle dédiée à sainte Marcelle.

Elle ne figure dans aucun des martyrologes clermontois. L’église de Chauriat possède au moins depuis la fin du XVIIe des reliques de la sainte.

Marcelle était une bergère, qui gardait ses moutons sur le Puy de Mur. Emue par les ravages causés par une épidémie qui décimait les habitants de la Limagne, elle priait tout en filant. Elle s’endormit, et son fuseau roula jusqu’à une fissure du rocher. A son réveil, elle voulut reprendre son instrument, et en le retirant du rocher, une source abondante jaillit.

De toute la Limagne, les auvergnats accouraient pour s’abreuver à cette source, dont l’eau guérissait la fièvre. Elle apparaît dans le vitrail de sainte Zita à la Cathédrale.

Nous n’avons pas vu son reliquaire, qui, d’après le comte de Résie dans son « Histoire de l’Eglise d’Auvergne« , portait une inscription et la date de 1372 (1382?) : In Hanc capsa jacet caput sancte Marsellae plus caput sancti Romani atque Théofredi martiris (inscription moderne!)

église de Chauriat, Vierge romane en Majesté

La statue la plus remarquable est la Vierge romane du XIIe siècle. Elle a été retrouvé lors de la démolition du clocher. Un vieux dessin la représente vers 1950 sans le Christ. (source : « Vierges romanes, Marie-Claire Ricard, ed Debaisieux, 2018, p 67″)
Le drapé du manteau de la Vierge est splendide, et deux brassards et une bande verticale l’apparentent aux Vierges de Taxat-Senat, de Colamine, d’Entremont, etc…

De très nombreuses statues, et tableaux, embellissent l’église. Les statues proviennent parfois, comme la Vierge à l’Enfant, de l’église Notre-Dame, qui jouxte l’église Saint-Julien.

On remarquera sainte Agathe, qui tient un plateau contenant ses seins, sainte Radegonde, en habit de bénédictine, sainte Anne, la mère de la Vierge Marie,  deux statues de saint Sébastien, qui a perdu ses flèches, une de saint Verny, une splendide statue de saint Blaise en majesté, un soldat, en habit du XVIIe, qui pourrait être saint Julien ou saint Romain, une Vierge de l’Annonciation, une Piéta….

Un très beau tableau fin XVIe représente le Lavement des pieds, avec la Cène dans le fond.

Eglise Saint-Julien de Chauriat, statue ste Agathe
Eglise Saint-Julien de Chauriat, statue ste Radegonde
Eglise Saint-Julien de Chauriat, statue Ste Anne
Eglise Saint-Julien de Chauriat, statue st Sébastien 1
Eglise Saint-Julien de Chauriat, statue st Sébastien 2
Eglise Saint-Julien de Chauriat, statue st Verny
Eglise Saint-Julien de Chauriat, statue st Blaise
Eglise Saint-Julien de Chauriat, statue saint Romain
Eglise Saint-Julien de Chauriat, statue Vierge Annonciation
Eglise Saint-Julien de Chauriat, tableau Lavement des pieds
Eglise Saint-Julien de Chauriat, Pieta