L’église Saint-Blaise d’Auzelles est, sans doute, l’héritière de la chapelle du château de Pailler, dont il subsiste la motte dans la paroisse. Les seigneurs du lieu pourraient être les ancêtres des Montboissier.
L’édifice roman primitif, occupant la moitié sud-ouest d’un petit quartier circulaire, est au centre du village. Elle a été reconstruite au XVème siècle et au début du XVIème siècle.
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Au XVème siècle, l’église a été fortifiée pour servir de refuge pendant la Guerre de Cent Ans.
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Le portail sud, à sa base, s’ouvre sur un arc brisé mouluré à deux tores. Ses vantaux sont garnis de pentures en fer forgé du XIIIème siècle. Le fer forgé présente une rare « penture parlante »…
La nef centrale est composée de quatre travées voutées d’ogives reçues sur des culots prismatiques. Elle s’ouvre, par des arcades retombant sur des piliers carrés, sur un collatéral également de quatre travées au nord, au sud sur deux travées de même largeur suivies d’une troisième formant une vaste chapelle à voûte rayonnante.
Le chœur à cinq pans est éclairé par une baie axiale à réseau flamboyant.
Dans le prolongement des collatéraux, les absidioles semi-circulaires sont couvertes d’ogives dont les branches retombent sur des colonnes romanes montées sur un mur bahut.
Deux autels situés à droite de la nef sont consacrés à la Vierge, et à sainte Anne.
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Il ne reste que deux statues antérieures à la Révolution : un saint Antoine, et le patron de la paroisse, saint Blaise.
Saint Blaise était évêque de Sébaste, mais préféra vivre en ermite, en compagnie de lions, et autres bêtes sauvages. Il fut martyrisé pour sa foi.
Il guérit un enfant qui avait avalé une arête : il est invoqué pour les maux de gorge, et pour la protection des troupeaux. Son culte est très présent en Auvergne, particulièrement dans les pays d’élevage.
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A l’intérieur, une fresque du XVIème siècle se présente sous la forme d’un panneau rectangulaire dans la dernière chapelle méridionale. La scène montre la descente de croix. Ce panneau est sans doute le vestige d’un ensemble plus vaste.
La peinture est très abimée. On distingue un donateur agenouillé en bas à gauche. Le fond est traité comme une tapisserie : fleurs, petits arbres….La ville de Jérusalem est dans le lointain. La croix du Christ porte la couronne d’épines.
La Vierge est au centre, tenant le Christ sur ses genoux. A sa gauche saint Jean tient un livre de sa main gauche, et soutient la tête du Christ de l’autre, à droite, Marie-Madeleine, les cheveux flottant, saisit la main du Christ, et tient le baume pour l’ensevelissement.
Les deux larrons crucifiés avec le Christ sont encore sur leur croix. L’âme de celui de gauche est recueillie par un ange, et on peut lire : « memento mei domine dum veneris in regnum tuum » ; tandis que l’âme du mauvais larron est emportée par un diable : « si tu es Christus salvum fac temet ipsum et nos « .
On peut deviner les vestiges d’une autre peinture à gauche de l’autel : l’Annonciation. Il reste quelques traits, la chevelure de la Vierge, un phylactère pour « Ave Maria », et l’ange et ses ailes, très estompés.
En collaboration avec Maryse Mestas
Source : Manry A.-G., Histoire des communes du Puy-de-Dôme – Arrondissement d’Ambert et de Thiers, Éditions Horvath, Le Coteau, 1988
Fournier Gabriel, Les villages fortifiés et leur évolution, Clermont-Ferrand 2014