Les sacrements

L’Église catholique enseigne qu’après sa mort, sa Résurrection, et son Ascension dans le Ciel,  le Christ agit désormais par les sacrements, institués par Lui pour communiquer sa grâce…  Ces sacrements réalisent efficacement la grâce qu’ils signifient, en vertu de l’action du Christ et par la puissance de l’Esprit Saint.

Les sacrements sont des signes sensibles, que nous percevons par notre humanité, à travers lesquels le Christ agit et nous communique sa grâce.

Il y a sept sacrements dans l’Église catholique: le Baptême, la Confirmation, l’Eucharistie, la Pénitence, l’Onction des malades, l’Ordre sacerdotal et le Mariage.

On les classe en trois groupes : les sacrements d’initiation chrétienne, Baptême, Confirmation, et Eucharistie, les sacrements de guérison : la Pénitence et l’Onction des malades, et les sacrements d’Ordre sacerdotal et du Mariage.

Cf. Catéchisme de l’Église, n. 113110841113

baptême du Christ; médaillon roman, cathédrale de Clermont

Le baptême

Baptiser veut dire « plonger » dans l’eau. Celui qui est baptisé est plongé dans la mort du Christ et il ressuscite avec lui comme « créature nouvelle » (2 Co 5,17)

Jésus Christ , au début de sa vie publique, se fait baptiser dans le Jourdain par Jean-Baptiste. Au moment de sa mort, de son côté transpercé, jaillissent le sang et l’eau, signes du Baptême et de l’Eucharistie. Après sa Résurrection, il a confié aux Apôtres la mission suivante : « Allez, enseignez toutes les nations, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (Mt 28,19).

Le baptême est administré à tous ceux qui le demandent, et qui confessent la profession de Foi catholique. (le Credo)

Celui qui baptise verse de l’eau sur la tête du candidat et prononce la formule baptismale trinitaire : « Je te baptise au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ».

Cathédrale de Clermont, panneau de bois sculpté, la Confirmation, XVIIe

La confirmation

L’effet de la Confirmation est l’effusion particulière de l’Esprit Saint, comme à la Pentecôte

Le rite essentiel de la Confirmation est l’onction avec le saint-chrême (huile parfumée, consacrée par l’Évêque). Il s’effectue par l’imposition des mains par l’évêque, ou un prêtre délégué, qui prononce les paroles sacramentelles propres au sacrement. Cette onction est faite sur le front des baptisés avec ces paroles : « Sois marqué de l’Esprit Saint, le don de Dieu ».

Le panneau sculpté, dans la chapelle Saint-Austremoine, provient peut-être de la chapelle de l’évêché, disparue à la Révolution. Il reprend l’iconographie d’un tableau de Poussin, faisant partie d’une série de 7 tableaux intitulés « les sept sacrements », peints dans les années 1650. Les personnages sont vêtus à l’antique.

L’évêque figuré dans le panneau n’est pas analogue à celui du tableau : il représente un évêque vêtu à la mode du XVIIe : peut-être est-ce le portrait d’un évêque de Clermont?

Le Pélican, image du Christ : portail nord de la cathédrale de Clermont

L’Eucharistie

Après avoir réuni ses Apôtres au Cénacle, Jésus prit le pain dans ses mains, le rompit et le leur donna, en disant : « Prenez, et mangez-en tous : ceci est mon corps livré pour vous ». Puis il prit dans ses mains la coupe remplie de vin et leur dit : « Prenez, et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l’Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Vous ferez cela, en mémoire de moi ».

L’Eucharistie est la source et le sommet de toute la vie chrétienne. L’Eucharistie renferme tout le bien spirituel de l’Église : le Christ lui-même, notre Pâque.

L’Eucharistie est mémorial  car elle rend présent et actualise le sacrifice que le Christ a offert à son Père, une fois pour toutes, sur la croix, en faveur de l’humanité.

Dans l’Eucharistie, le sacrifice du Christ devient aussi le sacrifice de tous les chrétiens.

Le pélican, au portail nord, est le symbole du Christ dans l’Eucharistie,
lui qui déchire ses entrailles pour nourrir ses petits…

cathédrale de Clermont, médaillon XIIIe, Enfant prodigue

La Pénitence

S’appuyant sur la phrase du Christ : « Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel. » (Mt 18, 18), l’Eglise demande à tout chrétien de s’approcher au moins une fois par an, avant Pâques, de ce sacrement. Mis en forme au XIIIe siècle, le rite du sacrement s’appuie sur une démarche privée, en quatre temps :

  • la contrition : le pénitent regrette le péché commis (dans le médaillon, l’enfant prodigue se repent….)
  • la confession : c’est l’aveu au Christ, dans la personne de son ministre ordonné, des fautes commises.
  • satisfaction : le prêtre propose au pécheur d’accomplir une pénitence en signe de son repentir.
  • l’absolution : enfin, au pécheur qui a reconnu son péché et manifesté sa conversion, le ministre accorde le pardon de Dieu par ce signe de l’absolution.

Le désaveu actuel de ce sacrement a été étudié par Guillaume Cuchet : « la crise du sacrement de pénitence« .

C’est ainsi que les confessionnaux, meubles présents dans toutes les églises, ont perdu leur signification….

Cathédrale de Clermont, Trésor, ciboire des malades , XIXe

L’Onction des malades

« Extrême-onction, onction des malades, sacrement des malades », le nom et la forme de ce sacrement ont beaucoup changé au cours des siècles (voir l’étude de Marcel Bernos). Au source de ce sacrement, la phrase dans l’épître de saint Jacques (5,14-15), unique référence scripturaire à ce sujet : « Quelqu’un parmi vous est-il malade ? Qu’il appelle les presbytres de l’Église et qu’ils prient sur lui après l’avoir oint d’huile au nom du Seigneur. La prière et la foi sauveront le patient et le Seigneur le relèvera. S’il a commis des péchés, ils lui seront remis »

Cette huile servant à l’onction, le saint chrême, qui donne aux malades en danger de mort les secours spirituels dont ils ont besoin, et peut parfois améliorer leur état, est consacrée par l’évêque lors de la semaine sainte, et conservée dans des vases sacrés. Ici, un objet du Trésor de la Cathédrale de Clermont.

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cathédrale de Clermont, médaillon XIIIe, ordination épiscopale de saint Bonnet

L’Ordre sacerdotal

Le Jeudi saint, lors de la Cène, Jésus manifeste sa volonté de faire participer ses apôtres de son sacerdoce, exprimé comme consécration et mission : « De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité » (Jean 17,18-19).

La définition de la mission des apôtres se fait en plusieurs temps :

Quand il appelle les apôtres en les constituant comme collège (cf. Mc 3,13-19),
Quand il les instruit et les envoie prêcher (cf. Lc 9,1-6),
Quand il leur confère le pouvoir de pardonner les péchés (cf. Jn 20,22-23),
Quand il leur confie la mission de baptiser et de faire des disciples (cf. Mt 28,18-20)
Quand il leur commande de célébrer l’Eucharistie : « faîtes ceci en mémoire de moi » (1 Co 11, 24).

Dans leur mission apostolique ils « furent confirmés pleinement le jour de la Pentecôte »

Cette mission confiée par le Christ est destinée à durer (Mt 28, 20), étant donné que l’Évangile qu’ils doivent transmettre est pour l’Église principe de toute sa vie. C’est pourquoi les Apôtres prirent soin d’instituer des successeurs dans cette société hiérarchiquement ordonnée.

Par le sacrement de l’ordre est conférée une participation au sacerdoce du Christ selon la modalité transmise par la succession apostolique. Le prêtre représente « sacramentellement Jésus Christ Tête et Pasteur », ce qui permet d’exercer l’autorité du Christ dans la fonction pastorale de la prédication et de gouvernement, et d’agir in persona Christi dans l’exercice du ministère sacramentel.

Avant la réforme du droit canon, il existait sept degrés du ministère sacerdotal : différents degrés subordonnés les uns aux autres. Le plus élevé d’entre eux est l’Episcopat, qui contient la plénitude du sacerdoce ; puis le Presbytérat ou simple sacerdoce ; enfin le diaconat, le sous-diaconat et les ordres appelés mineurs : portier, lecteur, acolyte, exorciste.

Il en demeure trois : Le diaconat, le presbytérat et l’épiscopat.

 

cathédrale de Clermont, mariage Philippe le Hardi, XIXe

Le mariage

Par le sacrement du mariage, les époux se promettent réciproquement de vivre la fidélité dans l’amour à l’image du Christ. Ce sacrement rend le mariage indissoluble, non pas pour restreindre la liberté des époux, mais pour que, avec l’aide de Dieu, ils vivent selon la loi de l’amour tout au long de leur vie.

Le consentement échangé devant Dieu et l’Assemblée est un engagement perpétuel. Ils sont appelés à vivre dans la fidélité, quels que soient les défis et les difficultés qu’ils traversent. Ils s’engagent aussi à accepter d’avoir des enfants pour prendre part à l’amour infini de Dieu de génération en génération.

Les ministres de ce sacrement sont les époux eux-mêmes qui contractent mariage ; réciproquement ils se confèrent et reçoivent le sacrement, par un libre consentement échangé par eux, devant le ministre de l’Eglise, prêtre ou diacre, et deux témoins.

 

 

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