De la construction à nos jours

Mais tu seras l’allégresse et la joie de tous ceux qui te cherchent ;
toujours ils rediront : « Dieu est grand ! » ceux qui aiment ton salut.
(Ps 69, 5)

 

Les cathédrales disparues

Vers 450 l’évêque Namatius (saint Namace) fait construire une première cathédrale au sommet de la butte. Il la dédie aux saints martyrs Agricol et Vital dont il fait venir les reliques de Bologne. Elle est décrite par Grégoire de Tours dans l’Histoire des Francs (42 fenêtres, 70 colonnes, 8 portes, en forme de croix avec une abside ronde aux murs décorés de mosaïques de marbre.)

En 761 elle est détruite lors d’un raid de Pépin le Bref contre le duc d’Aquitaine et reconstruite ( il semble qu’il y ait eu reconsécration par l’évêque Haldebert en 768 ?).

Le 2 juin 946, selon la tradition, l’évêque Etienne II consacre une nouvelle cathédrale dédiée à la Vierge. Il y installe une statue-reliquaire de la Vierge en majesté vêtue d’or vénérée jusqu’à la Révolution. Les archéologues ont mis en évidence une crypte creusée vers l’An Mil (comblée au XIIIe siècle, elle sera réaménagée au XIXe) ainsi que la construction d’un chevet roman à déambulatoire et chapelles rayonnantes autour du chœur (première moitié du XIIe siècle).

 

Plan

 La cathédrale romane apparaît en jaune


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Vue prise de Montjuzet

 

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La cathédrale actuelle 

Aux alentours de 1248 est lancé le chantier de construction d’une nouvelle cathédrale de style gothique par les évêques Hugues de la Tour, et à partir de 1253 son neveu Guy, et le chapitre des chanoines. La tradition en attribue la conception à l’architecte Jean Deschamps dont l’œuvre est poursuivie par Pierre Deschamps (son fils, neveu, petit-fils ?). Le chevet est achevé vers 1262, le chœur, le transept, la première travée de la nef sont terminés à la fin du XIIIe. L’architecte Pierre de Cébazat rajoute (première moitié du XIVe) deux nouvelles travées qui viennent s’adosser aux vieilles tours romanes.

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Gravure du bréviaire de Massillon (1731)

Vers 1350 le chantier s’interrompt pour 500 ans : appauvrissement dû à la guerre de Cent Ans et à la Grande Peste. Le projet de terminer la cathédrale par un porche de style gothique flamboyant n’aboutira pas. Les embellissements se font à l’intérieur : jubé de style flamboyant de Martin Gouge de Charpaignes (1415-1444) détruit au XVIIIe et stalles de Jacques d’Amboise (1505-1516). C’est Jacques d’Amboise (1505-1516) qui fait remplacer le toit d’origine par l’actuel toit  à la française en plomb surmonté par la statue de la Vierge au-dessus d’un arbre de Jessé (restaurés au XIXe siècle).

 

 

Pendant la Révolution (1793-1794) la cathédrale est transformée en temple de la Raison puis de l’Être Suprême (inscription au portail Nord) ce qui lui permet d’échapper à la destruction. Mais les stalles, tableaux et statues sont brûlées, le maître-autel en vermeil et les objets d’orfèvrerie ainsi que les cloches sont fondues, les statues des portails sont brisées et les clochers (sauf la tour de la Bayette) démolis.

 

 

A partir de 1798 l’évêque constitutionnel Périer a le droit de remeubler la cathédrale avec les retables, tableaux et statues confisqués aux couvents de la ville. Ce réaménagement est poursuivi par Mgr Duwalk de Dampierre après le Concordat de 1801.

Autel

Maître-autel de Viollet-le Duc

 

L’actuel maître-autel (1855), les grilles du chœur et la chaire épiscopale ont été
dessinés par Viollet-le-Duc.

 

Les tours romanes lézardées sont démolies en 1851 (architecte Mallay). La visite de Napoléon III en 1862 relance les travaux. Ils reprennent en 1866 sous la conduite de Viollet-le-Duc qui rajoute deux travées à la nef et conçoit un porche à deux tours symétriques en style néogothique. Après sa démission en 1874, ils sont poursuivis par son élève Anatole de Baudot.
Les flèches des tours sont inaugurées en 1884. Le grand escalier date de 1902.